COMMÉMORATION DU 27 MAI 1943


MESSAGE POUR LA JOURNEE NATIONALE
DE LA RESISTANCE - 27 MAI 2019

Il y a 75 ans le 27 mai 1944 notre pays était à le veille d’un événement majeur de son histoire. Dix jours plus tard le 6 juin sur les plages de Normandie commençait le débarquement allié. Américains, Anglais, Canadiens mais aussi Français du commando Kiffer et des SAS allaient entamer le combat libérateur de notre pays depuis quatre ans sous le joug nazi et pétainiste.
Partout en France à l’annonce du débarquement la Résistance entrait en action multipliant les sabotages des voies ferrées, détruisant des ponts, coupant des routes, sabotant des lignes électriques afin d’empêcher ou de retarder l’acheminement des renforts allemands sur le front. Ses maquis et ses groupes urbains de combat allaient jusqu’à l’automne avec la progression des forces alliées attaquer les garnisons nazis, libérer des villes et bientôt des régions entières.
Le 18 avril 1942 le Général De Gaulle avait déclaré "l’insurrection nationale ne peut être séparée de la libération nationale". C’est ce qu’avait rappelé en citant le Chef de la France Libre, le Conseil national de la Résistance dans la première partie de son programme publié le 15 mars 1944 et qui affirmait la "volonté de délivrer la Patrie en collaborant étroitement aux opérations militaires que l’armée française et les armées alliées entreprendront sur le continent.
Aussi cette insurrection nationale qui commence en ce début juin 1944, la Résistance l’avait préparée depuis de nombreux mois. En premier lieu en faisant son unité le 27 mai 1943 à Paris au 48 de la rue Dufour lors de la réunion sous la Présidence de Jean Moulin des représentants des 8 principaux mouvements de Résistance cinq de la zone nord (Front national, Organisation civile et militaire, Ceux de la Libération, Libération Nord, Ceux de la Résistance) trois de la zone Sud (Combat, Franc-tireur et Libération sud) ainsi que six partis politiques clandestins (Socialiste, Communiste, Radical, Démocrates-chrétiens, Fédération républicaine et Alliance démocratique) et deux syndicats CGT et CFTC. Malheureusement le 21 juin Jean Moulin victime d’une trahison tombait dans les mains de la Gestapo et mourrait en gare de Metz le 8 juillet des suites des tortures subies sans avoir parlé. Son œuvre va lui survivre et déboucher le 15 mars suivant sur un programme d’avenir.
La création ce 27 mai 1943 du CNR avait renforcé la légitimité du chef de la France Libre auprès de alliés " J’en fus à l’instant plus fort" dira-t-il car il représentait ainsi la France Combattante tant à l’intérieur qu ‘à l’extérieur du pays. Elle avait aussi permis en unifiant toutes les forces de la Résistance, la mise en place dès la fin de 1943 des comités locaux et départementaux de la Libération, la création début 1944 des Forces Françaises de l’intérieur (FFI) et l’adoption du programme du CNR.
Préparant dans sa première partie l’insurrection nationale, ce programme dessina dans sa seconde partie les contours de la France libérée, rénovée, démocratique, solidaire dans laquelle l’intérêt général primerait sur les intérêts particuliers. Mis en œuvre par le Général De Gaulle à la Libération ce programme dont les avancées malgré des remises en cause ultérieures est encore présent dans notre vie citoyenne et sociale.
Rappeler aujourd’hui 27 mai journée Nationale de la Résistance les valeurs humanistes, démocratiques et patriotiques qui inspirèrent le combat de la Résistance s’inscrit dans le devoir de mémoire à l’égard de celles et ceux qui ont combattu et souvent sont tombés pour la Liberté. Des patriotes qui par dizaines de milliers ont été pendant quatre ans pourchassés, torturés, fusillés, déportés par un régime qui se mit aux ordres de l’occupant et qui s’associera aux persécutions raciales antisémites telle la rafle du Vel Div du 16 juillet 1942 qui enverra vers les camps de la mort plus de 70 000 femmes, hommes et enfants.
Aujourd’hui 27 mai c’est aussi répondre au besoin de mémoire dans un monde qui connaît toujours les guerres, le racisme, la xénophobie, les atteintes aux libertés et à la dignité humaine, la torture, la résurgence du fascisme, les actes de barbarie du terrorisme qui ont frappé la France et plusieurs autres pays, tous ces fléaux contre lesquels il nous faut à l’exemple des Résistantes et des Résistants se dresser sans faillir !

Les présidents nationaux de l’ANACR
Cécile Rol-Tanguy
Grand officier de la Légion d’Honneur
Pierre Martin
Chevalier de la Légion d'Honneur